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Covid-19 : le coût du vieillissement de la population encore plus difficile à encaisser - RTBF

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C’est un rapport qui sort tous les ans mais cette fois, une crise sanitaire majeure a rebattu les cartes. Le Comité d’étude sur le vieillissement (du Conseil supérieur des Finances) a pour charge d’analyser les conséquences budgétaires et sociales du vieillissement. Et ce qui ressort de son rapport 2020, c’est que la crise du Covid aura des effets macroéconomiques à très long terme.

"Cette crise a provoqué une récession majeure", explique le vice-président du Comité et Commissaire au Plan, Philippe Donnay. "Il va y avoir un rebond mais on sait que d’ici quelques semaines ou quelques mois, il va y avoir une phase où on va avoir des destructions d’entreprises, d’emplois qui vont être majeures."

Avec pour conséquence une destruction permanente de PIB de 4% dans la partie privée, ce qui revient à 2,7% de l’ensemble du PIB, selon les hypothèses techniques retenues par le Bureau du Plan et la Banque nationale. Avec des traces pour longtemps. Et en particulier des difficultés accrues pour supporter le coût du vieillissement : "Si la crise détruit de manière permanente une partie de la richesse produite tous les ans, vous avez un problème de financement supplémentaire par rapport à ce qui préexistait". Purement mathématique.

Un impact à l’horizon 2070

Par rapport aux perspectives établies en 2019, l’horizon apparaît donc aujourd’hui plus sombre. Le coût budgétaire du vieillissement entre 2019 et 2070 augmenterait de 2,2 points de pourcentage du PIB. Sur cette augmentation, les trois quarts sont imputables au Covid. Le reste de cette différence est basé sur la modification récente des hypothèses concernant le taux de fécondité des femmes. Pas d’influence du Covid sur ce dernier point : le rapport acte une tendance qui s’observe depuis plusieurs années et qui a débuté au moment de la crise financière de 2008. A ce moment-là, le taux de fécondité s’est détérioré, et n’a plus rebondi depuis.

Si l’on regarde la période plus courte comprise entre 2019 et 2040, l’augmentation du coût atteint même 5 points de pourcentage du PIB. Au cours de cette période, les dépenses de pensions, de soins de santé et d’incapacité de travail contribuent à alourdir le coût budgétaire du vieillissement, contrairement aux dépenses de chômage et d’allocations familiales qui se réduisent légèrement.

A partir de 2040, si l’augmentation du coût global est moins forte, c’est parce que "le papy-boom va s’estomper à ce moment-là et que vous avez des hypothèses de retour à la moyenne de la productivité", précise Philippe Donnay. Ceci correspondant au scénario de référence, des scénarios alternatifs ayant été établis en faisant varier les hypothèses de calcul. A cette échelle, on ne parle d’ailleurs pas de prévisions mais bien de projections, qui doivent servir d’outil d’aide à la décision politique mais ne préfigurent pas avec certitude l’avenir.

Face à cette hausse du coût du vieillissement, que faire ?

"La Banque nationale et le Bureau du plan plaident pour qu’on travaille sur la croissance potentielle de l’économie", rapporte Philippe Donay. "La croissance n’est peut-être pas la solution à tous nos problèmes, mais sans croissance économique, il n’y aura pas de solution. Et nos problèmes c’est à la fois gérer le coût budgétaire du vieillissement, c’est la transition économique et c’est l’inclusion des personnes les plus fragilisées dans notre société et donc dans l’éducation et dans le marché du travail."

A court terme, selon le rapport, la croissance économique d’ici 2025 ne sera que de 0,7% par an. Ce qui ne permettra pas de rattraper le niveau que le PIB aurait atteint en l’absence d’épidémie. Même constat pour le chômage, qui va augmenter et ne pourrait retrouver son niveau de 2019 qu’en 2025, alors que sans épidémie, il aurait été inférieur, toujours selon les hypothèses retenues dans le rapport.

"La perte permanente de richesse due au Covid est structurante pour l’avenir", conclut Philippe Donnay. "Et donc il faut essayer de limiter le plus possible les problèmes de solvabilité des entreprises saines car si vous commencez à avoir des entreprises saines qui tombent en faillite à cause du Covid à cause de problèmes de solvabilité, de liquidités, là nous allons avoir un problème majeur. C’est pour ça qu’un gouvernement de plein exercice avec les pleins pouvoirs est important".

Le Comité d’étude du vieillissement précise que les conséquences économiques et sociales de la crise du coronavirus sont plus importantes que ce qui a pu être pris en compte dans son rapport et que celles-ci sont étudiées dans d’autres groupes de travail. Il insiste aussi sur les nombreuses incertitudes quant à l’évolution de l’épidémie et quant à ses conséquences socio-économiques, ce qui entraîne encore beaucoup d’inconnues sur l’impact final du Covid sur le coût budgétaire et la soutenabilité sociale du vieillissement.

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July 09, 2020 at 10:13PM
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